segunda-feira, 25 de fevereiro de 2008

Une époque, une rencontre (autour de Che Guevara)

Oiseau-tempête n°6 (hiver 1999)
Une époque, une rencontre (autour de Che Guevara)



Icône romantique, le Che est adoré par les nostalgiques du communisme d'État, revendiqué par des chrétiens, socialistes, ésotéristes, écologistes, bouddhistes, centristes, publicitaires, hommes de lettres et de pouvoir. Il est tube salsa à succès. Son effigie se répand sur des T-shirts, parfums, paquets de galettes bretonnes, boîtes de thon de l'île Maurice. L'affiche décore cafés postmodernes, salons de coiffure branchés, chambres d'étudiants et commissariats de police (à Cuba). Le deCHErvelage dont on vous parlait il y a quelque temps dans ces pages (Oiseau Tempête, automne 1997) suit son cours. Au point qu'on est en droit se demander si Guevara a vraiment existé. Au hasard de l'aventure des vies, il y a des croisements et des rencontres. À Alger, dans les années 60, Américo Nunes travailla pour celui qui va devenir mythe.

* * *

OT : Qu'est-ce qui t'a amené en Algérie et quelle y était la situation en 1963 ?

Fin octobre 1960, j'arrivais au Portugal, venant du Mozambique. J'y suis resté dix mois. Je conjuguais mon antifascisme avec mon anticolonialisme. En juillet 1961, quelques mois à peine après le déclenchement de la guérilla en Angola, je suis parti pour Paris rejoindre nombre d'autres étudiants, originaires des colonies, noirs ou blancs, contraints par la répression de fuir.Peu de temps après mon arrivée, j'ai eu des contacts avec des groupes trotskystes, et avec des gens qui se situaient déjà plus loin sur l'échiquier de l'extrême gauche, proches de la revue Socialisme ou barbarie et du groupe Pouvoir ouvrier. Dans ma tête, tout ça se brouillait énormément : l'URSS était-elle un État ouvrier dégénéré, comme le soutenaient les trotskystes, ou un capitalisme bureaucratique d'État, selon S ou B et PO ? Je n'en savais encore rien de précis, sauf que je rejetais le système stalinien et ses méthodes. En 1963, j'ai décidé de partir en Algérie.

L'Algérie était alors plongée dans une grande agitation politique, avec des révoltes régionales (en Kabylie) réprimées durement, une grande confusion sur le contenu du « socialisme », mais aussi avec des débats politiques et intellectuels vigoureux. On sentait que malgré des tas d'indices assez redoutables (la suite les a amplement confirmés), comme la bureaucratisation des syndicats ouvriers et paysans, la répression contre l'autogestion, malgré le discours contraire, il y avait des possibilités ouvertes dans le cours de l'histoire.

J'ai réussi à me faire embaucher à l'agence de presse cubaine Prensa latina. Cela me convenait assez bien : je suis devenu traducteur d'espagnol en français. Je dormais très peu, pris dans l'exaltation constante du rêve révolutionnaire. Cela m'allait à merveille : je lisais à l'époque les surréalistes, et j'avais l'impression de changer le monde en changeant ma vie. Que d'illusions ! Perdues !

Dans quelles conditions as-tu rencontré le Che et comment t'est-il apparu au premier contact ?

Nous étions en février 1965, le Congrès afro-asiatique se tenait à Alger, avec le soutien du gouvernement Ben Bella. Guevara devait y participer. Je pense qu'il arrivait du Congo (un mouvement révolutionnaire paysan avait presque bouleversé le régime néocolonial installé dans ce pays, après l'assassinat de Lumumba, et n'avait été arrêté que par l'intervention militaire des Belges, avec l'appui d'autres puissances impérialistes). Les déplacements du Che étaient toujours entourés de mystère. Cuba était très intéressée par le mouvement révolutionnaire au Congo (animé par Gaston Soumialot, Pierre Mulelé, et par d'anciens lumumbistes). La période que le Che relate dans son journal d'Afrique concerne son passage dans les maquis de Mulelé, le mouvement le plus organisé militairement. Mulelé se disait maoïste.

Un jour, débarque à l'agence le poète et journaliste Heberto Padilla (il est devenu dissident par la suite). Il voulait faire une interview du Che pour Revolucion, journal du Mouvement du 26 juillet, le mouvement castriste qui avait précédé la création du parti communiste cubain. Ce parti était issu de la fusion des trois groupes qui avaient assuré la victoire des guérilleros sur les sbires du dictateur Baptista : le Mouvement du 26 juillet, le Parti socialiste populaire (stalinien), et le Directoire révolutionnaire. Padilla avait un mal fou à contacter le Che (déjà à Alger), car l'ambassadeur n'était pas très pressé de le lui faire rencontrer. En tentant d'intercéder en faveur de Padilla, je suis allé à l'ambassade. Le Che y était. Je me présente, on se serre la main : le contact a été d'emblée courtois et sympathique. Comme il était tout seul, et que c'était l'heure du déjeuner, je lui ai proposé de venir manger avec nous, à l'agence. Le fait qu'il reste seul à l'ambassade m'a intrigué, je me demandais ce qui se passait. Le Che venait représenter Cuba à cette conférence des pays du Tiers-Monde, mais il semblait n'intéresser personne à l'ambassade.

N'intéresser personne, c'est-à-dire ?

J'ai compris, un peu plus tard, qu'il y avait au sein de l'ambassade deux tendances, reflet de la séparation qui existait dans le groupe dirigeant à Cuba : la fraction prosoviétique, dominante, organisée autour des anciens communistes, et celle qui soutenait le Che. Mais tout cela était de l'ordre du non-dit, une division encore pas très claire, pas organisée et, surtout, n'osant pas s'avouer comme telle, se cachant derrière l'unanimité idéologique imposée en système bureaucratique d'État. En tout cas, à l'ambassade, il y avait une tendance hostile vis-à-vis du Che, surtout parmi ceux qui, n'ayant pas fait la révolution, ont vu dans l'appareil politique-bureaucratique-militaire un moyen fantastique de promotion. Ils n'avaient rien à foutre de la révolution, et ce que le Che mobilisait comme idées, sa façon de brusquer, de faire bouger la bureaucratie dérangeaient ces fonctionnaires. Et ils le faisaient sentir. Combien de fois j'ai entendu certains membres de l'ambassade s'exclamer : « Le Che n'est pas cubain ! », « C'est un Argentin. » Leur chauvinisme faisait qu'il apparaissait comme en dehors, un étranger.

Le personnage était assez curieux, étrange même, par certains côtés. C'était quelqu'un d'indiscipliné, qui aimait les grands espaces, l'aventure. Mais il ne supportait pas l'indiscipline des autres. Et il compensait cette aspiration à la liberté du grand air par une sorte de crispation idéologico-bureaucratique, par un puritanisme révolutionnaire assez marqué. Au quotidien, c'était un homme affable, quelqu'un de très disponible et souple d'esprit, qui écoutait, qui savait écouter. Très respectueux dans ses relations de travail. Jamais il ne nous parlait avec condescendance. Bref, le Che était quelqu'un d'inquiet ; ce n'était pas un esprit bureaucratique. On sentait qu'il y avait chez lui un conflit interne.

Et puis, il y a eu cette discussion sur la révolution hongroise de 1956…

J'avais lu les textes trotskystes, et surtout les articles de S ou B, sur les événements. Je lui ai parlé un jour, je ne me souviens plus à quelle occasion, mais la conversation a enfin porté, à un moment donné, sur le caractère contradictoire, certes, mais essentiellement antibureaucratique de la révolution hongroise et du contenu anticapitaliste des conseils ouvriers. Le Che m'a répondu : « Je pense que, malgré tout, l'URSS a eu raison d'intervenir, sinon c'était tout le système dans les pays de l'Est qui se serait effondré. » Il défendait le point de vue officiel, mais la manière dont il le faisait manquait de conviction bureaucratique ! En plus, il ne savait absolument pas ce qui s'était passé à Budapest en 1956 : il n'avait que la version stalinienne des événements. J'ai insisté sur le rôle anticapitaliste des conseils ouvriers. Il ignorait cela, restait sur des « peut-être ». « L'URSS a eu raison d'intervenir », car cela risquait de bouleverser les rapports impérialisme/socialisme, répétait-il, etc. Après, nous n'avons plus parlé de cela.

Serais-tu d'accord pour le caractériser comme un stalinien ?

Oui, si on englobe sous ce terme tous ceux qui étaient pour un socialisme d'État. Mais je crois qu'il aurait refusé ce qualificatif pour lui. Sa conception du socialisme d'État reposait toute entière sur une vision volontariste, sur des motivations morales, peut-être même sur une éthique socialiste : c'est ce qu'il appelait la production de « l'homme nouveau ». Là où il avait sans doute été influencé par le modèle stalinien, c'était dans son projet d'industrialisation à outrance. Il s'est en partie ressaisi en tentant de créer des « conseils d'usine » qui devaient constituer une structure intermédiaire entre l'État et les travailleurs. Il disait que son idée était de contrebalancer la bureaucratisation, née de l'industrialisation forcée. Des « conseils » crées par le haut…

L'expérience chinoise l'intéressait, sans qu'il soit maoïste.C'est à propos de la Chine que j'ai eu une autre preuve de sa marginalisation politique. Une délégation du parti communiste cubain devait se déplacer à Moscou, en mars 1965, pour les travaux préparatoires de la conférence des partis communistes, au cours de laquelle - on l'apprendra plus tard - les communistes chinois devaient être exclus. Je lui montre le fax qui l'annonçait et je lui demande : « Est-ce que tu es au courant ? » Surpris, il n'a pas répondu directement. Il m'a juste dit : « Mais Raoul, qu'est-ce qu'il va y faire ? » Raoul Castro, le frère de Fidel, était un stalinien pur et dur. On disait qu'il était déjà au parti pendant la guérilla. Il n'aimait pas le Che et c'était autour de lui que le bloc anti-Guevara s'organisait au sein du gouvernement, un bloc de prosoviétiques convaincus.

Ses origines sociales se manifestaient-elles dans ses attitudes ?

Par exemple le Che parlait le français assez correctement. C'était un fils de la haute bourgeoisie argentine, ayant fait des études de médecine. Je crois qu'il y avait une complicité entre nous, car nous étions tous des étrangers, lui l'Argentin, nous les exilés. J'ai souvent pensé que cela expliquait beaucoup de traits de son caractère. Le Che avait donné des gages aux Cubains. Pas sur son origine de classe, car Castro et la plupart des autres membres du Mouvement du 26 juillet étaient aussi des enfants de la bourgeoisie. Mais des gages politiques, surtout parce qu'il n'était pas Cubain. Il semblait constamment vouloir prouver aux Cubains qu'il était aussi bon cubain qu'eux. Cette révolution avait été aussi la sienne. Peut-être parce qu'il se sentait encore assez bourgeois, il se devait d'avoir des attitudes et des comportements qui contredisaient brutalement les caractéristiques supposées de sa classe. De là, à certains moments, des attitudes très dures : il a exécuté lui-même des guérilleros qui avaient fait preuve de faiblesse, ou de très peu de zèle révolutionnaire. Il se comporte en puritain inquisiteur, sans se rendre compte que la bourgeoisie peut aussi assumer ce comportement et qu'on n'est nullement là aux antipodes du bourgeois, que ce dernier peut aussi être puritain et inquisiteur et terroriste.

Dans un numéro de l'Internationale situationniste, on lit que le Che était un des derniers léninistes conséquents, sinon le dernier. C'est assez exact. Il s'était forgé une carapace, une volonté de fer, qui masquait volontiers son côté fraternel et convivial. C'était quelqu'un qui marchait dans la ligne du parti, mais lorsqu'il était sur le terrain, il agissait de façon rebelle, indépendante, tout en exigeant des autres une conformité à son modèle puritain.

Que s'est-il passé lors de la conférence afro-asiatique d'Alger, en février 1965 ?

La veille de son intervention à la conférence afro-asiatique, nous lui avons proposé de traduire le texte. Je suis quasiment certain qu'il l'avait écrit sans se référer aux autorités cubaines, ni au parti. Pour moi, il s'agissait d'une preuve de sa marginalisation politique relative, peut-être de son indocilité naissante à l'égard des institutions et du langage officiel.

Nous avons travaillé toute la nuit. Le Che n'était pas quelqu'un qui défendait son texte de façon égocentrique, mais de façon raisonnée. Dans les discussions, il ne haussait jamais le ton. Ce n'était absolument pas quelqu'un de borné, mais d'une grande finesse intellectuelle. Son discours a eu l'effet d'une bombe ! Le Che mettait en question les rapports que l'URSS entretenait avec les pays du Tiers-Monde, qu'il qualifiait de mercantiles et d'impérialistes. Et puis, il y avait cette proposition provocatrice, demandant à l'URSS de prendre la tête des luttes des peuples contre l'impérialisme et d'affronter directement ce même impérialisme, ayant à sa tête les Etats-Unis. Le Che savait que c'était là une injonction infaisable, mais il l'a mise en avant. Une provocation, quoi ! Car c'était aller ouvertement à l'encontre de la ligne défendue par le parti communiste soviétique. Nous nous attendions à une vive réaction de la part des officiels soviétiques. Celle-ci n'a pas manqué. Le lendemain, les directeurs des agences Tass et Novotny, soviétique et tchèque respectivement, débarquent furieux à l'agence : « Comment avez-vous osé traduire un tel discours ? C'est une agression contre l'URSS et le camp socialiste ! » Nous en avons parlé au Che. Il a souri avec un air ironique et distant, comme s'il voulait nous dire qu'il s'attendait à ça.

Quelle était sa position par rapport aux guérillas d'Amérique latine ?

Chaque fois que je pense à cela, je reste pantois ! Il y avait alors une vague de guérillas sur le continent sud-américain, au Vénézuéla, au Guatémala, en Colombie, au Pérou, etc. En Colombie, par exemple, le Moec (Mouvement ouvrier étudiant et paysan) avait eu, au début de son activité armée, un certain succès. Je m'y intéressais : je connaissais leurs représentants à Alger. Ils diffusaient des bulletins sur les actions de leur organisation. Un jour, au cours d'une discussion, le Che a balayé mon intérêt pour le Moec d'un revers de la main. « C'est du pipeau, me dit-il, les seules forces qui ont un pouvoir social réel en Amérique latine, ce sont les PC. » Je n'en revenais pas ! Je ne comprenais pas son raisonnement. Il misait sur les PC qui, sauf celui du Vénézuéla, s'étaient toujours opposés aux mouvements révolutionnaires armés ; en outre, ils étaient presque tous inféodés à Moscou. Et, en même temps, il ne cessait pas de les critiquer. Avec le recul, j'ai cru comprendre : au début, il avait trop investi dans la possibilité d'un triomphe politique et militaire de ces mouvements armés, mais ceux-ci n'ont pas arrêté d'accumuler les échecs. La plupart d'entre eux se sont fait décapiter sauvagement. Il ne restait donc plus en lice que les PC. Le Che se serait donc trompé, non seulement sur le soutien des PC aux mouvements sociaux insurrectionnels, mais aussi sur le soutien même des populations et des paysanneries sud-américaines aux guérillas.

Cette logique explique peut-être son départ en Bolivie, alors que les conditions étaient pour le moins défavorables.

Dans nos conversations à Alger, il ne m'avait jamais parlé de la Bolivie. Il parlait volontiers du PC colombien qui contrôlait des zones montagneuses comme à Marquetalia, sorte de petite république rouge paysanne, où l'armée ne rentrait pas. Pourquoi donc la Bolivie ? S'est-il laissé embobiner par le PC bolivien, qui lui racontait qu'il avait une base sociale réelle, et qu'il allait lui apporter un soutien logistique effectif ? Qu'il se soit laissé embarquer dans cette aventure, pipée d'avance, montre le degré de ses illusions sur les PC sud-américains.

En Bolivie, depuis la révolution nationale-populiste de 1952, conduite par le Mouvement national révolutionnaire, lequel avait eu quelques sympathies national-socialistes, les paysans boliviens avaient eu droit à une réforme agraire, instaurée par l'État (comme au Mexique, après la révolution, et plus tard au Guatemala, en 1954). Grâce au soutien des paysans, l'État a pu réprimer les mineurs de la centrale ouvrière bolivienne, dirigée par Juan Lechin, un populiste trotskysant. Les mineurs menaient au début des années 60 des grèves très dures, violentes, sanglantes : ils affrontaient l'armée à coups de bâtons de dynamite. Mais ils restaient isolés dans leurs mines de cuivre. En Bolivie, la force révolutionnaire, c'était eux, pas les paysans, qui ne bougeaient pas du tout, ou très peu. La paysannerie restait grosso modo fidèle au MNR, bien qu'il y ait eu de la part du régime bolivien d'innombrables atteintes à la propriété paysanne. Le Che savait certainement cela. Dans ces conditions, n'était-il pas paradoxal de vouloir déclencher une guérilla dans ce pays ? A-t-il pensé à la classe ouvrière, aux mineurs, la vraie base sociale pour une révolution ?

Le Che avait tendance à envisager la réalité à travers le prisme de ses obsessions idéologiques et du volontarisme politique. Il avait quitté Cuba, deçu par la réalité : elle n'allait pas assez vite sur la voie de la construction de « l'homme nouveau ». Il vivait un peu trop dans le monde des idéologies, là où toute respiration devenait impossible. L'idéologie renvoie une image déformée, mystifiée, de ce qu'elle regarde sans voir, comme si l'œil devenait aveugle. Le racisme existait à Cuba, après la révolution, que ce soit dans la division sociale du travail, dans la vie quotidienne, dans le système administratif et politique, etc. Contrairement à ce que pensait le Che, il ne suffisait nullement d'invoquer le vocable socialisme pour que cette vérité quotidienne disparaisse comme par enchantement. Pour le Che, la chose était simple : puisqu'il y avait le socialisme à Cuba, il ne devait pas y avoir de racisme. Ainsi, d'un revers de la main, il refoulait une grande partie de l'histoire sociale et culturelle de Cuba, celle qui plongeait ses racines les plus profondes dans la réalité vécue par les Noirs, à tous les niveaux de leur existence concrète, le passé-présent de l'esclavage, du préjugé de couleur et du racisme social.

C'est également frappant, dès qu'il aborde la question du travail. Il était accroché à l'idée du travail volontaire, libérateur…

Lorsqu'on a commencé à discuter à Cuba, parmi les cercles dirigeants, de la nécessité d'instaurer des incitations matérielles à la production, les primes, le salaire aux pièces et autres, le Che s'est trouvé en opposition à la ligne officielle. C'était toute la question du salaire-productivité qui était en cause. A sa façon, il a été le seul, à Cuba, a soulever la question du salariat, de la production marchande, et de la fabrication de la valeur en système socialiste. Son débat avec Charles Bettelheim, ancien communiste français, devenu maoïste, portait là-dessus : sur la validité ou non de la loi de la valeur dans un régime socialiste. C'était, en quelque sorte, reprendre la question posée par Marx sur le passage du règne de la nécessité au règne de la liberté, sur la nécessaire diminution du temps de travail par rapport au temps libre. Mais le Che envisage cette question sans poser comme préalable la transformation radicale des rapports sociaux de production, ceux-là même qui produisent et reproduisent le capital. Ce qu'il proposait (l'insistance mise sur le travail volontaire et sur les incitations morales) revenait dans les faits, en dehors d'un changement du contenu du travail et de la division sociale, à revendiquer l'exploitation du travail sans salaire. Le travail volontaire ne l'était que pour les cadres et les militants du parti, pas pour le prolétaire de La Havane qui était obligé d'y aller le week-end, voire pendant ses congés ! Ce travail volontaire n'était au fond qu'une variante du travail forcé.

Quand tu lui parles de la révolution hongroise et des conseils, ça le dépasse… Tout ce qui n'était pas créé par l'Etat et le parti ne pouvait pas exister.

Ce dogmatisme n'est-il pas, en fin de compte, ce qui pousse le Che à chercher un vécu héroïque ? C'était quelqu'un qui vivait très mal l'inertie apparente de la réalité sociale ; celle-ci ne se pliait pas assez à sa volonté, à ses aspirations à l'héroïsme d'une volonté toute-puissante. La réalité n'allait jamais assez vite pour lui. La culture lui apparaissait comme l'un des facteurs responsables du retard de la réalité sur sa volonté socialiste. Il ne voulait pas en tenir compte. Elle l'agaçait ! Or, pour les peuples, la culture est comme une sorte de « philosophie du concret », où chaque chose du monde est une présence vivante, là, posée devant toi. Le Che, lui, ne raisonnait que par équations abstraites. Mais, comme concept, c'est quoi concrètement l'Impérialisme (avec un grand I) pour un Indien d'une communauté des Andes, un Indien de la forêt amazonienne ou pour un paysan de telle ou telle famille élargie d'Afrique ? Ces individus, toujours inscrits dans des relations symboliques bien précises, doivent savoir à quoi concrètement, à quelle présence vivante, doit correspondre précisément l'ennemi de classe qui n'est jamais quelque chose d'abstrait.

Le Che n'admettait pas d'autres points de vue que ceux de son socialisme à lui. Pour lui, l'idée socialiste était un idéal à construire de façon trop désincarnée, sans chair, car la chair est contradictoire, elle a sa propre logique, qui n'est pas toujours conforme à ce que l'on veut qu'elle soit par anticipation. Le socialisme était pour lui quelque chose qui devait être créé par l'Etat révolutionnaire, non pas quelque chose que les individus, le prolétariat ou la classe ouvrière elle-même, avaient à créer eux-mêmes dans leur expérience sociale quotidienne, dans leur pratique révolutionnaire consciente.

L'image médiatique l'entourait déjà avant sa mort. Y était-il sensible ?

Non, le Che n'était pas sensible à cette image médiatique qu'on avait construite. Il n'avait rien à foutre de la célébrité. Il était trop secret, trop discret, fuyant le tumulte mondain. La construction de l'image médiatique avait commencé avec ses disparitions successives. Ensuite, vient son texte Créer un, deux, trois, mille Viêt-nam qui a eu un impact très fort sur le mouvement étudiant anti-impérialiste mondial. Il y a eu aussi son texte sur L'homme et le socialisme à Cuba, qui posait des questions sur le contenu du socialisme et son éthique, ensuite la lettre d'adieu à Fidel Castro et celle à ses parents, traduites toutes les deux dans toutes les langues. Apparaît alors ce côté romantique, antibureaucratique, du révolutionnaire, qui va enchanter toute une partie de la jeunesse.

C'est sa mort qui va créer réellement le mythe. Castro lui-même avait un intérêt primordial à faire circuler, à l'échelle planétaire, le mythe du Che, tandis que les Soviétiques ne le voulaient pas. Des rumeurs circulaient : les Soviétiques auraient posé comme condition préalable à leur aide en pétrole et en nourriture à Cuba l'élimination politique du Che. Il leur apparaissait comme quelqu'un de trop imprévisible, de trop indiscipliné, en décalage, vu ses exigences éthiques, avec les intérêts de l'Etat soviétique.

Cette histoire du mythe autour du personnage me fait sourire. La transfiguration du Che en icône fut une façon d'éliminer ce qu'il y avait en lui de dérangeant, que ce soit dans ses attitudes ou dans sa pensée. Ici, comme à Cuba. Son image est aujourd'hui reprise par les PC alors qu'à l'époque il apparaissait comme quelqu'un en rupture avec leur ligne. Pour eux, il représentait l'aventurier, la révolution permanente trotskysante, une anomalie parmi les normes en vigueur en leur sein. Bref, à l'époque les PC ne l'aimaient pas du tout. Tout comme les bourgeois, qui font aujourd'hui de son image, une marchandise rentable.

La personne réelle t'a semblé en contradiction avec l'image que tu avais déjà de lui ?

Pour moi, déjà à l'époque, la révolution, ce n'était pas dans des appareils ou dans des partis : c'était des mouvements sociaux et politiques, des personnes engagées révolutionnairement. J'ai toujours pensé que l'émancipation de la classe ouvrière serait son œuvre propre, par sa constitution autonome en classe consciente de ses buts propres. En ce qui concerne le Che, j'ai toujours envisagé sa personne comme partie intégrante d'un processus particulier, la révolution cubaine et les mouvements révolutionnaires en Amérique, mais j'ai essayé aussi de voir derrière le miroir, derrière le masque, le côté subjectif de l'homme, ce qui, en lui, apparaissait comme irréductible à son miroir, à ses masques. Ce n'est pas lui qui m'a fait évoluer politiquement, mais la réflexion que j'ai pu faire à partir de son cas, de sa tragédie personnelle.

Il y a, enfin, ce mythe du marginal, d'un Che libertaire ?

Soyons clairs : le Che était léniniste, peut-être d'un type bien particulier, avec ses doutes, son côté éthique, son côté romantique, imprévisible, indiscipliné, mais léniniste tout de même. L'anarchie, la vision d'un monde libertaire, ne faisait pas vraiment partie de son univers politique. Le mouvement anarchiste avait été liquidé à Cuba par le mouvement révolutionnaire officiel. Je ne sais pas dans quelle mesure, et s'il y a participé directement, le Che a fait partie des liquidateurs du mouvement anarchiste. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il a utilisé, à certains moments, des méthodes répressives et a fini par être victime des méthodes qu'il a lui-même employées à certaines occasions. Quand je l'ai rencontré, il commençait à se rendre compte que quelque chose n'allait pas et prenait conscience des impasses auxquelles il était arrivé. Cette remise en question de lui-même, en tant qu'idéologue et homme politique, aurait été certainement difficile, et je ne sais pas jusqu'où il serait allé dans cette voie. Ce qui est certain, c'est que sa mort a été une façon de dire merde à quelque chose qui lui était devenu insupportable dans la routine bureaucratique de la révolution cubaine. Et pas seulement à celle-ci ; mais aussi à tout de ce qui dans le monde semblait boucher l'horizon, ses attentes impatientes d'un devenir révolutionnaire permanent. Sa mort peut-elle être pensée comme un suicide conscient, une mort héroïque, dans un monde qui lui était devenu insupportable, invivable ? Suis-je en train de fantasmer, tenter de tirer l'homme de la platitude d'une mort au cours d'une banale aventure militaire ? Je préfère, malgré tout, en souvenir d'une rencontre pas si banale que ça penser que la première des hypothèses est la meilleure.

(Propos recueillis auprès d'Américo Nunes
par Borbala et Charles Reeve,
Paris, le 11 novembre 1999)

sábado, 9 de fevereiro de 2008

Suharto, o assassino modelo, e os seus amigos


por John Pilger

Em Timor Leste. No meu filme "Morte de uma nação" ('Death of a Nation'), há uma sequência filmada a bordo de um avião australiano a voar sobre a ilha de Timor. Está a decorrer uma festa e dois homens engravatados brindam-se mutuamente com champanhe. "Isto é uma momento histórico único", diz um deles, "isto é mesmo um histórico momento", corrobora o outro. Trata-se de Gareth Evans, ministro dos Negócios Estrangeiros da Austrália. O outro homem é Ali Alatas, o principal porta-voz do ditador indonésio, general Suharto. O ano é 1989 e os dois estão a fazer um voo grotescamente simbólico a fim de celebrar a assinatura de um tratado que permitiu à Austrália e às companhias internacionais de petróleo e gás explorarem o fundo marítimo de Timor Leste, então ilegalmente e cruelmente ocupado por Suharto. O prémio, segundo Evans, era "ziliões de dólares".

Debaixo deles jaz um campo de cruzes: grandes cruzes negras cinzeladas no céu, cruzes sobre picos, cruzes em fileiras sobre pendentes de colinas. Ao filmar clandestinamente em Timor Leste, andei nos matos e por toda a parte havia as cruzes. Elas espalhavam-se em desordem sobre a terra e enchiam os olhos. Em 1993, o Comité de Negócios Estrangeiros do Parlamento australiano relatou que "pelos menos 200 mil pessoas haviam morrido sob a ocupação indonésia: quase um terço da população. E ainda assim, o horror de Timor Leste, o qual foi previsto e promovido pelos EUA, Grã-Bretanha e Austrália, era realmente uma consequência. "Nenhum acção única americana no período posterior a 1945", escreveu o historiador Gabriel Kolko, "foi tão sanguinária como o seu papel na Indonésia, pois destinava-se a iniciar o massacre". Ele referia-se à tomada do poder por Suhardo, em 1965-66, que provocou as mortes violentas de mais de um milhão de pessoas.

Para entender o significado de Suharto, que morreu domingo, há que olhar sob a superfície da actual ordem mundial: a chamada economia global e o cinismo implacável daqueles que a comandam. Suharto era o nosso modelo de assassino em massa – "nosso" é aqui utilizado deliberadamente. "Um dos nossos melhores e mais valiosos amigos", classificou-o Thatcher ao falar ao Ocidente. Durante três décadas os governos australiano, americano e britânico trabalharam incansavelmente para minimizar os crimes da gestapo de Suharto, conhecida como Kompassus, a qual foi treinada pelas SAS australianas e pelo exército britânico e que matava pessoas a tiro com metralhadoras Heckler and Koch fornecidas pelos britânicos a disparar de veículos britânicos "Tactica" destinados a "controle de tumultos". Impedido pelo Congressos de fornecer armas directamente, administrações estado-unidenses, desde Gerald Ford até Bill Clinton, proporcionaram apoio logístico através da porta dos fundos e de preferências comerciais.

Em um ano, o Departamento Britânico de Comercio proporcionou quase mil milhões de libras [1330 milhões de euros] dos chamados empréstimos suaves, os quais permitiram a Suharto comprar caças-bombardeiros Hawk. Os contribuintes britânicos pagaram a conta daqueles aviões que mergulharam em bombas as aldeias do Timor Leste, e a indústria de armamento arrecadou os lucros. Contudo, os australianos distinguiram-se como os mais obsequiosos. Num infame telegrama para Canberra, Richard Woolcott, embaixador da Austrália em Djacarta, que fora prevenido da invasão de Timor Leste por Suharto, escreveu: "O que a Indonésia agora procura da Austrália ... é alguma compreensão quanto à sua atitude e possível acção para ajudar a amoldar a opinião pública na Austrália..."

Encobrir os crimes de Suharto tornou-se uma profissão para gente como Woolcott, enquanto a "compreensão" do assassínio em massa jorrava aos baldes. Isto marcou com uma mancha indelével o governo reformista de Gough Whitlam depois do assassinato a sangue frio de duas equipes da TV australiana pelas tropas de Suharto durante a invasão de Timor Leste. "Nós sabemos que o seu povo o ama", disse Bob Hawke ao ditador. O seu sucessor, Paul Keating, é famoso por considerar o tirano como uma figura paternal. Quando tropas indonésias massacraram pelo menos 200 pessoas no cemitério de Santa Cruz em Dili, Timor Leste, e australianos de luto puseram cruzes do lado de fora da embaixada indonésia em Canberra, o ministro dos Negócios Estrangeiros Gareth Evans ordenou que fossem destruídas. Para Evans, sempre entusiasta no seu apoio ao regime, o massacre foi uma mera "aberração". Esta foi a visão de grande parte da imprensa australiana, especialmente aquela controlada por Rupert Murdoch, cujo servente local, Paul Kelly, levou a Djacarta um grupo de editores dos principais jornais, em vassalagem perante o ditador.

Aqui está uma pista da razão porque Suharto, ao contrário de Saddam Hussein, morreu não na forca mas sim cercado pela melhor equipe médica que os seus secretos milhares de milhões podiam comprar. Ralph McGehee, um alto responsável de operações da CIA na década de 1960, descreve o terror do golpe de Suharto na Indonésia em 1965-66 como "a operação modelo" para o golpe apoiado pelos EUA que sete anos depois derrubou Salvador Allende no Chile. "A CIA forjou um documento pretendendo revelar uma conspiração de esquerda para matar líderes militares chilenos", escreveu ele, "[tal como] o que aconteceu na Indonésia em 1965". A embaixada dos EUA em Djacarta forneceu a Suharto uma lista de membros do Partido Comunista da Indonésia a serem abatidos e fazia uma cruz sobre os nomes quando eles eram mortos ou presos. Roland Challis, naquele tempo correspondente da BBC no sudeste asiático, contou-me que o governo britânico estava envolvido secretamente nesta carnificina. "Vasos de guerra britânico escoltaram um navio cheio de tropas indonésias nos Estreitos de Málaca de modo a que elas pudessem tomar parte no terrível holocausto", disse ele. "Eu e outros correspondentes não sabíamos disto naquele momento... Houve um acordo, vê-se".

O acordo era que a Indonésia sob Suharto proporcionaria aquilo a que Richard Nixon chamou "o mais rico tesouro de recursos naturais, o prémio máximo no sudeste da Ásia". Em Novembro de 1967, o prémio máximo foi distribuído numa notável conferência de três dias patrocinada em Genebra pela Time-Life Corporation. Dirigida por David Rockfeller, todos os gigantes corporativos estavam ali representados: os principais bancos e companhias de petróleo, a General Motors, Imperial Chemical Industries, British American Tobacco, Siemens e US Steel e muitos outros. De um lado da mesa sentavam-se economistas de Suharto treinados nos EUA que ajustavam a tomada corporativa do seu país, sector a sector. A companhia Freeport obteve uma montanha de cobre na Papua Ocidental. Um consórcio americano-europeu obteve o níquel. A gigantesca companhia Alcoa obteve a fatia maior da bauxita da Indonésia. Companhias americanas, japonesas e francesas obtiveram as florestas tropicais de Sumatra. Quando a pilhagem terminou, o presidente Lyndon Johnson enviou as suas congratulações pela "magnífica oportunidade detectada e a esperança despertada". Trinta anos depois, com o genocídio em Timor Leste também terminado, o Banco Mundial descreveu a ditadura de Suharto como "aluno modelo".

Pouco antes da sua morte entrevistei Alan Clark, que no governo Thatcher foi o ministro britânico responsável pelo fornecimento a Suharto da maior parte das suas armas. Perguntei-lhe: "Incomodou-o pessoalmente que estivesse a provocar tamanha lesão e sofrimento humano?"

"Não, nem um pouco", respondeu ele. "Isso nunca entrou na minha cabeça".

"Fiz-lhe a pergunta porque li que você é um vegetariano e está seriamente preocupado acerca do modo como são mortos os animais".

"Ah sim?"

"Será que tal preocupação estende-se aos humanos?"

"Curiosamente, não".

28/Janeiro/2008
O original encontra-se em http://www.johnpilger.com/page.asp?partid=473

Este artigo foi retirado de http://resistir.info/ .

domingo, 3 de fevereiro de 2008

relações entre o sionismo e o nazi-fascismo

LABIRINTOS DO FASCISMO (excerto sobre o sionismo), João Bernardo

Relação sistemática entre o sionismo e o fascismo italiano.

Na primeira audiência que concedeu a representantes do sionismo, em Dezembro de 1922, pouco depois de ter alcançado o poder, Mussolini declarou-lhes que considerava o seu movimento como um instrumento da política de Londres.
Chaim Weizmann, presidente da Organização Sionista Mundial, visitou Mussolini pela primeira vez em Janeiro de 1923, sem conseguir alterar-lhe a posição relativamente ao estabelecimento judaico da Palestina.
No entanto, a atitude de Mussolini mudou, e a sua evolução a respeito do estabelecimento dos judeus na Palestina foi tanto mais notável quanto Weizmann chefiava a facção pró-britânica, ou menos antibritânica, do sionismo.
Em 1926, ao receber de novo Weizmann, Mussolini deixou-o convencido de que já não se opunha ao projecto sionista e que ajudaria a implantar uma soberania judaica na Palestina desde que ela não se mostrasse dependente da influência britânica.
A partir de então os principais dirigentes sionistas mantiveram contactos regulares com Roma e a imprensa sionista mundial expressou o seu apreço pelo regime fascista italiano.
Em 1933, numa época em que Weizmann abandonara a chefia da Organização Sionista Mundial e ocupava apenas o cargo de presidente da Agência Judaica da Palestina, Mussolini recebeu o novo chefe do órgão supremo do sionismo, o que não o impediu de se encontrar com Weizmann dois meses depois, mantendo uma conversa de que se desconhece o conteúdo global.
Em 1934 Weizmann foi outra vez acolhido por Mussolini, e os jornais italianos deram grande publicidade ao encontro. Nesta ocasião o Duce prometeu apoio ao dirigente sionista e, afirmando que Jerusalém não podia tornar-se uma capital árabe, declarou-se favorável à criação de um Estado judeu na Palestina, com a condição de não estar na dependência da Grã-Bretanha. Em contrapartida, Weizmann, que era um universitário e um investigador na área da química orgânica, ofereceu a Mussolini os seus préstimos para desenvolver uma indústria química e farmacêutica na Itália, tornando o país independente da Alemanha nestes ramos. Mas embora ele prometesse recrutar pessoal especializado e mobilizar investimentos, nada resultou do projecto.

Surgimento de uma corrente fascista do sionismo. Vladimir Jabotinsky e o revisionismo.

No Executivo Sionista foi Vladimir Jabotinsky quem encabeçou a oposição da direita radical à presidência de Chaim Weizmann.
Jabotinsky foi-se autonomizando progressivamente do Executivo, demitindo-se em 1923, dois anos depois de ter sido eleito para esse órgão, e lançou em 1925 a Organização Revisionista Sionista, que mais tarde se converteu em União Mundial do Movimento Revisionista, enquanto tendência interna do sionismo.
No Congresso Sionista Mundial de 1931 o revisionismo contou com 25% dos delegados, formando a terceira maior tendência.
Os revisionistas abandonaram a Organização Sionista na sequência do congresso de 1933.
Em 1935 os revisionistas fundaram a Nova Organização Sionista. Depois disso «revisionistas» continuou a ser a designação dada correntemente aos dissidentes.

A convicção de que o revisionismo era um fascismo foi muito corrente na época e os próprios apoiantes de Jabotinsky a sustentaram.
Wolfgang von Weisl, director financeiro da Nova Organização Sionista, declarou numa entrevista em 1936 que, «ainda que houvesse diversas opiniões entre os revisionistas, em geral eles simpatizavam com o fascismo» e que «ele pessoalmente era um apoiante do fascismo».
«Vladimir Hitler» era como o sionista socialista Ben-Gurion designava com frequência Vladimir Jabotinsky.
Mussolini classificou Jabotinsky como «fascista» durante uma conversa que teve em 1935 com alguém que seria em breve o mais alto dignitário da sinagoga romana.

Jabotinsky opunha-se à luta de classes e à planificação, defendendo a instauração de uma ordem económica e social assente numa câmara corporativa e na arbitragem dos conflitos laborais pelo Estado.
O revisionismo encontrou apoio social nos pequenos e médios patrões que começavam então a emergir entre os judeus estabelecidos na Palestina.
Os seus adeptos jovens estavam enquadrados numa milícia, a Betar, fundada em 1923 e profundamente militarizada tanto na estrutura como na ideologia.
A Betar pôs-se várias vezes à disposição dos capitalistas judaicos para furar as greves convocadas pelos sindicatos sionistas.

Só em 1934 os revisionistas italianos estabeleceram relações significativas com as autoridades fascistas.
A partir do final desse ano a academia naval dirigida pelo PNF em Civitavecchia, não longe de Roma, passou a habilitar dezenas de membros da Betar, que participaram nos mesmos cursos dos seus colegas italianos e até desfilaram perante Mussolini. Ao todo foram formados 134 cadetes judeus, e só a promulgação das leis raciais, em 1938, pôs termo a esta colaboração. Aqueles cadetes integraram as primeiras unidades do que viria a ser a marinha de guerra israelita, fundada graças a Mussolini.
Jabotinsky procurara levar a experiência mais longe e pedira autorização para constituir em Itália uma escola de instrutores onde os jovens revisionistas recebessem preparação militar, mas não o conseguiu.

Os nacionais-socialistas alemães concentraram o seu ataque contra as organizações judaicas assimilacionistas e estabeleceram uma plataforma de entendimento com os sionistas. É que os sionistas, tal como os nazis, pretendiam impedir a miscigenação.

Sem a ajuda dos dirigentes sionistas, o nacional-socialismo alemão não poderia ter levado tão longe o programa de extermínio dos judeus.

A corrente assimilacionista era representada na Alemanha pela Associação Central dos Cidadãos Alemães de Confissão Judaica, à qual pertenciam antes de 1933 95% por cento dos membros de organizações judaicas na Alemanha. Esta Associação especificava nos estatutos que o seu primeiro objectivo era a «luta contra o anti-semitismo».
Em sentido oposto, durante a república de Weimar os sionistas alemães defenderam uma atitude passiva perante a ascensão do nazismo, considerando a hostilidade aos judeus tão lógica como a sua própria recusa em se integrarem na sociedade germânica.
Figuras eminentes do sionismo germânico expressaram publicamente a opinião de que a chegada de Hitler ao poder era proveitosa para os judeus porque comprometia definitivamente os assimilacionistas, obrigava todos os judeus a juntarem-se numa entidade única e reforçava a noção de identidade racial do judaísmo.
Em seguida, desde 1933 até ao começo da guerra mundial foram muito poucos os sionistas a participar na resistência clandestina.

A grande parte das medidas anti-semitas do nazismo concentrou-se nos assimilacionistas da Associação Central.
O sionismo foi a componente do judaísmo menos vitimada pelo racismo hitleriano. A organização sionista alemã, apesar das restrições impostas à sua actividade e das proibições que várias vezes lhe atingiram a imprensa, pôde manter a sede aberta até Novembro de 1938.

Da colaboração entre os dirigentes sionistas e o departamento SS especializado nestes assuntos resultou a criação de uma rede de emigração, que continuou a funcionar mesmo depois do início da guerra mundial.
As autoridades judaicas da Palestina destacavam regularmente emissários para contactar os SS ou directamente a Gestapo, de maneira a aumentar o fluxo de emigrantes. Estes agentes de recrutamento sionistas foram por vezes autorizados a visitar os campos de concentração e a escolher entre os detidos quem eles preferiam expedir para a Palestina: homens de negócios e jovens que constituíssem uma força de trabalho vigorosa.
Os SS chegaram a criar algumas fazendas experimentais, onde os candidatos à emigração aprenderam técnicas agrícolas modernas que lhes permitiram depois cultivar com eficácia e produtividade as terras tomadas aos árabes.
Em Agosto de 1933 o barão Leopold von Mildenstein, perito SS para as questões judaicas, visitou a Palestina a convite da Organização Sionista Mundial.
Em 1937 Adolf Eichmann, especialista SS das questões judaicas e encarregado de organizar a emigração de judeus - e mais tarde o seu extermínio - foi convidado pelos dirigentes sionistas a visitar a Palestina. Mas, chegados a Haifa, Eichmann e o seu superior hierárquico não conseguiram obter um visto de entrada das autoridades britânicas e viram-se obrigados a retroceder para o Egipto, onde tiveram várias reuniões com um representante sionista que haviam já conhecido em Berlim. De acordo com o relatório apresentado pelos dois membros dos SS, o agente sionista comunicara-lhes o apreço dos nacionalistas judeus pela política nacional-socialista, que favorecia a emigração para a Palestina, e prestara-lhes informações acerca da actividade clandestina dos comunistas, incluindo os comunistas alemães.

A execução das medidas anti-semitas e mesmo o genocídio só puderam ocorrer porque os chefes sionistas colaboraram com elas, em todos os estádios do processo, até ao fim. Só desta maneira podemos entender a facilidade com que o nacional-socialismo foi progressivamente excluindo os judeus da vida profissional e os foi aprisionando sempre em maior número, para finalmente encetar o seu extermínio sistemático.
Logo nos primeiros dias do regime nazi, os sionistas tomaram a iniciativa de concentrar numa instituição única, a Representação do Reich dos Judeus na Alemanha, as organizações das comunidades judaicas, que até então haviam mantido em cada cidade uma existência autónoma.
Quando a polícia, em Julho de 1939, tomou o controlo da Representação, convertendo-a numa Associação, os nazis passaram a ter ao seu dispor o mecanismo que lhes permitiria implementar algum tempo depois a «solução final».
Por um lado, a Associação do Reich dos Judeus na Alemanha prosseguiu as antigas funções da Representação, administrando as escolas judaicas e exercendo a benemerência em benefício dos correligionários pobres.
Por outro lado, os arquivos e os funcionários da Associação ficaram de um momento para o outro ao serviço directo das autoridades nazis.
Em 1941, quando começou a deportação maciça para os campos de concentração, os funcionários judeus da Associação que até então haviam tratado da emigração dos seus correligionários encarregaram-se de estabelecer as listas dos que seriam deportados e de notificá-los desta decisão, enquanto os funcionários judeus da secção de estatística da Associação mantinham a Gestapo ao corrente de todas as alterações demográficas das comunidades judaicas.
Tanto no Reich como nos territórios ocupados durante a guerra as comunidades judaicas elegeram Conselhos, e os chefes destes Conselhos receberam poderes cada vez mais absolutos, passando com frequência a comportar-se como verdadeiros autocratas.
As autoridades nacionais-socialistas estipulavam os números globais dos judeus destinados aos campos de concentração, assim como, mais tarde, determinavam quantos deviam ser incluídos em cada etapa sucessiva do programa de extermínio. Mas eram os Conselhos Judaicos
quem distribuía aos seus correligionários a estrela amarela, a partir do momento em que se tornou obrigatório o porte deste símbolo,
quem detalhava as listas nominais dos judeus que deviam ser internados nos campos e que, posteriormente, seguiam para a morte colectiva,
quem registava os haveres das vítimas, de maneira a que os serviços competentes do Reich pudessem mais facilmente proceder ao sequestro e à expropriação,
e quem dispunha de uma poderosíssima e tentacular polícia judaica, criada expressamente para o efeito, que ajudou a deter muitas centenas de milhares de judeus e a encaminhá-los ordeiramente para as estações ferroviárias de onde partiam para os locais de aprisionamento ou, depois, para o destino fatal.
No final de 1939 o Conselho do ghetto de Varsóvia ofereceu-se mesmo para arrebanhar a mão-de-obra judaica obrigada aos serviços de trabalho gratuito.
Os Conselhos Judaicos não se sustentavam apenas graças à polícia semita e à força que lhes emprestava o regime nazi, e apoiavam-se também, ou sobretudo, na influência e nas clientelas. Os seus membros eram geralmente escolhidos entre pessoas que ocupavam já naquele meio étnico uma situação proeminente quer pela profissão quer pela fortuna quer pelas funções religiosas, e sem o conservadorismo político e social de um bom número de judeus não teria sido possível dominar tão facilmente a totalidade da população judaica nem chaciná-la numa proporção tão elevada.
A táctica hitleriana consistiu em usar uma elite de judeus para prosseguir um plano que visava, afinal, exterminá-los todos.
«Em qualquer lado onde vivessem judeus», observa Hannah Arendt, «existiam dirigentes judaicos de reconhecido prestígio; e estes dirigentes, praticamente sem excepção, cooperaram de variadas maneiras e por variadas razões com os nazis. Para dizer toda a verdade, se o povo judaico tivesse estado então desprovido de organizações e de dirigentes a situação teria sido caótica e não faltariam os motivos de sofrimento, mas dificilmente o número total de vítimas se contaria entre quatro milhões e meio e seis milhões». Esta autora aceita como um cálculo muito verosímil que, enquanto morreram 99% daqueles que se deixaram persuadir pelos Conselhos Judaicos e seguiram para os campos de concentração, entre os fugitivos só cerca de metade teria sido capturada e liquidada.

Em 1943, no ghetto de Varsóvia, quando vários detidos decidiram pôr termo à maneira submissa como 85% dos habitantes haviam sido entregues aos seus carrascos, começaram por isolar politicamente a direcção sionista do Conselho. Em seguida, ao passarem à acção, o alvo inicial foram os colaboracionistas, especialmente os membros da polícia judaica, o que comprometeu ainda mais o poder do Conselho. Só depois de destruída a rede de repressão e de clientelismo que havia assegurado aos chefes sionistas o controlo do ghetto é que a insurreição pôde deflagrar.

O Ha’avara.

O Ha’avara (Acordo de Transferência) foi uma instituição resultante do acordo comercial e financeiro que a Agência Judaica assinou em meados de 1933 com o Ministério dos Negócios Estrangeiros do Reich para permitir a transferência de fundos pelos judeus alemães que desejassem fixar-se na Palestina.
Este acordo, próximo dos sistemas de clearing, manteve-se em vigor até ao começo da guerra mundial e, segundo os seus termos, o emigrante potencial podia depositar uma soma em marcos num banco na Alemanha, em conta bloqueada. Em seguida, ele assinava um contrato com um exportador alemão para enviar mercadorias para o estrangeiro, geralmente para a Palestina, embora pudessem também ter outros destinos. O exportador alemão era pago em marcos, com o dinheiro existente na conta bloqueada. A Agência Judaica da Palestina encarregava-se da venda das mercadorias exportadas. E uma vez desembarcado na Palestina, o recém-chegado recebia em libras esterlinas o produto dessa venda, que lhe era entregue pela Agência Judaica.
As autoridades nazis impunham condições especialmente desfavoráveis aos emigrantes e a economia germânica beneficiava com o fluxo das exportações.
Por seu lado, os judeus que tinham fortuna suficiente para participar no Ha’avara reduziam as perdas acarretadas pelo abandono do país, que eram três vezes mais elevadas, ou cinco vezes mais elevadas, quando a emigração ocorria fora deste sistema.
Além disso, as autoridades britânicas na Palestina permitiam sempre a entrada de quem trouxesse uma soma superior a 1.000 libras, equivalente a 5.000 dólares, mesmo que já estivesse preenchida a quota de imigração fixada para esse ano. Enquanto os sionistas pobres marcavam passo, os ricos adiantavam-se, e acima de 16.500 conseguiram estabelecer-se deste modo na Palestina.
Ao mesmo tempo, os emigrantes viam-se detentores de investimentos bastante consideráveis no novo lugar de residência.
Quanto aos haveres da comunidade judaica alemã, globalmente considerados, os efeitos do Ha’avara não foram muito significativos, porque o acordo estabelecia para cada emigrante um limite de 50.000 marcos, correspondentes a 20.000 dólares ou 4.000 libras, o que o tornava pouco convidativo para os possuidores das maiores fortunas. Assim, enquanto a emigração dos judeus alemães canalizou 650.000.000 de dólares para os Estados Unidos e 60.000.000 para o Reino Unido, além de somas igualmente substanciais para outros países, em direcção à Palestina o Ha’avara transferiu pouco mais de 40.000.000 de dólares.
Os efeitos, todavia, foram muitíssimo consideráveis sob o ponto de vista da economia judaica na Palestina. Cerca de 60% dos investimentos totais realizados na Palestina entre Agosto de 1933 e Setembro de 1939 resultaram de transferências executadas no âmbito do Ha’avara, sendo estes capitais aplicados sobretudo nos ramos da metalurgia, do têxtil e da indústria química.
Num território pobre e numa comunidade relativamente reduzida aquelas somas foram muito significativas, e asseguraram grande prosperidade à Palestina num período em que todo o mundo, excepto a União Soviética, sofria uma gravíssima e prolongada depressão económica.
Ao mesmo tempo que os judeus de vários países se esforçavam por organizar o boicote dos produtos do Reich, a Organização Sionista Mundial violava as barreiras e a Palestina encontrava-se inundada de artigos alemães. Avaliadas em marcos, as exportações do Reich para a Palestina praticamente duplicaram entre 1933 e 1937, a tal ponto que em 1936 a Organização Sionista criou uma casa comercial destinada a vender produtos germânicos na Grã-Bretanha, e os judeus da Palestina fretavam em condições competitivas barcos alemães para exportar citrinos para a Bélgica e a Holanda.
O Ha’avara converteu-se numa importante instituição bancária e comercial, que no auge da actividade empregava um pessoal técnico de 137 pessoas nos seus escritórios de Jerusalém.
Os dirigentes sionistas pretenderam ampliar o âmbito dos mecanismos de transferência e criar uma verdadeira instituição financeira, mas as autoridades nacionais-socialistas recusaram-se.

A implementação do Ha’avara levou a uma crise aguda no interior do sionismo. A iniciativa das conversações para o estabelecimento do acordo comercial e financeiro coubera aos representantes da ala maioritária, de propensões democráticas e liberais, e quem mais se opôs no meio judaico, além dos comunistas e dos socialistas de esquerda, foram os revisionistas, que aliás haviam sido os primeiros a declarar colectivamente um boicote às mercadorias alemãs. Não há grandes dúvidas de que os representantes de Jabotinsky na Palestina assassinaram o secretário político da Agência Judaica, responsável pela proposta originária daqueles mecanismos financeiros, ou pelo menos inspiraram o seu assassinato.

Avraham Stern.

Em 1939 Jabotinsky incitou os seus partidários a apoiarem o esforço de guerra britânico, considerando que a vitória de Hitler constituiria o perigo mais grave para a Palestina judaica. Quando morreu, em 1940, nos Estados Unidos, Jabotinsky encontrava-se num considerável isolamento.
Nestas circunstâncias, a maioria dos membros da Irgun [em 1931 fora criada uma organização terrorista clandestina, dedicada às acções armadas contra os árabes e os britânicos, que adoptou depois o nome de Irgun Z’vai Le’umi (Organização Nacional Militar) e cujos membros provinham na maior parte da Betar] colocou-se sob a chefia de Avraham Stern, ou Yair, um fascista radical adepto de uma orientação estritamente pró-mussoliniana e antibritânica.
Em 1940 Stern fundou uma nova Irgun, responsável pelo recrudescimento dos atentados e assassinatos dirigidos contra a presença britânica.
Levando esta estratégia ao extremo, Stern propôs ao Reich uma aliança de guerra, e em Janeiro de 1941 um representante seu entregou uma missiva a um membro dos serviços de espionagem da Wehrmacht e a um alto funcionário do Ministério dos Negócios Estrangeiros do Reich: «Tem sido várias vezes afirmado nos discursos e declarações dos principais homens de Estado da Alemanha nacional-socialista que uma exigência prévia da Nova Ordem na Europa é a solução radical do problema judaico através da evacuação (“uma Europa livre de judeus”)», começava o documento enviado por Stern. «A evacuação das massas judaicas da Europa é uma condição prévia para resolver o problema judaico. Mas isto só pode ser realizado e levado a cabo através do estabelecimento dessas massas na pátria do povo judaico, a Palestina, e através da fundação de um Estado judaico nas suas fronteiras históricas. [...] A ONM [ou seja, neste caso, a facção maioritária da Irgun dirigida por Stern], que não ignora a boa vontade demonstrada pelo governo do Reich alemão e pelas suas autoridades para com a actividade sionista no interior da Alemanha e para com os planos de emigração sionistas, considera que: 1) Poderão existir interesses comuns entre o estabelecimento de uma Nova Ordem na Europa, em conformidade com as concepções germânicas, e as verdadeiras aspirações nacionais do povo judaico, tal como elas são encarnadas pela ONM. 2) Poderá ser possível a cooperação entre a nova Alemanha e um renovado judaísmo racial e nacional, e 3) A manutenção e o reforço de uma futura posição de poder germânica no Próximo-Oriente serão favorecidos pela fundação numa base nacional e totalitária do Estado judaico histórico, ligado por um tratado ao Reich alemão. Partindo destas considerações, e com a condição de as referidas aspirações nacionais do movimento pela liberdade de Israel serem reconhecidas pelo Reich alemão, a ONM propõe-se tomar uma parte activa na guerra do lado germânico. Esta proposta da ONM, que inclui a actividade nas esferas militar, política e de espionagem, tanto na Palestina como, consoante os nossos preparativos, fora da Palestina, deverá estar relacionada com o treino militar e a organização dos recursos humanos judaicos na Europa, sob a direcção e o comando da ONM. Essas unidades militares deverão participar na luta pela conquista da Palestina, se for decidida a abertura desta frente de combate». Depois de resumir a história da Irgun e as suas posições políticas, a missiva concluía: «Tanto na sua ideologia como na sua estrutura, a ONM está muito próxima dos movimentos totalitários europeus. A capacidade de combate da ONM jamais poderá ser paralisada ou seriamente comprometida quer por medidas defensivas tomadas pela administração inglesa e pelos árabes quer por medidas tomadas pelos socialistas judaicos».
As autoridades nacionais-socialistas desprezaram esta proposta.
Stern foi morto pela polícia britânica no começo de 1942.

No Estado de Israel, o Likud (Coligação) é o herdeiro da corrente revisionista e fascista do sionismo. O primeiro chefe de governo do Likud, Menachem Begin, que exerceu funções desde 1977 até 1983, fora na sua juventude um dos dirigentes das milícias revisionistas e, embora se mantivesse fiel a Jabotinsky, ele apoiava ideologicamente a ala mais radical. Jabotinsky nomeara-o em 1939 para comandar a Betar na Polónia, precisamente quando os militares anti-semitas ajudavam os sionistas a preparar uma invasão armada da Palestina. Com estas credenciais Begin assumiu no final de 1943 a chefia da Irgun, lançando-a em acções violentas contra os britânicos. Em 1948, juntamente com os representantes da ala caracterizadamente fascista do revisionismo, Begin fundou o Partido da Liberdade, que assegurou à extrema-direita sionista um novo alento na vida política do Estado de Israel.
Em The New York Times, 4 de Dezembro de 1948, foi publicada uma carta enviada por várias figuras proeminentes do judaísmo, incluindo Einstein e Hannah Arendt, onde se lê: «Um dos mais perturbadores fenómenos políticos do nosso tempo é o aparecimento do Partido da Liberdade no recém-criado Estado de Israel, um partido político que nas suas formas de organização, nos seus métodos, na sua filosofia política e na sua audiência social tem um parentesco muito estreito com os partidos nazis e fascistas. Ele deveu a sua formação aos membros e seguidores da antiga Irgun Z’vai Le’umi, uma organização terrorista, de direita e xenófoba [...]».
O sucessor de Begin à frente do governo israelita, Yitzhak Shamir, contara-se entre os membros da Irgun que se colocaram sob o comando de Stern, em protesto contra a decisão de Jabotinsky de instaurar tréguas com os britânicos durante a segunda guerra mundial. É pouco verosímil que Shamir não estivesse ao corrente dos contactos de Stern com os nazis, porque ocupava uma posição suficientemente elevada para pertencer ao triunvirato que reconstruiu a organização alguns meses após o assassinato de Stern.

sábado, 26 de janeiro de 2008

A síndrome do obscurantismo

ROBERT KURZ

Na imagem que faz de si mesmo, o Ocidente é um mundo livre, democrático e racional, ou seja, o melhor dos mundos possíveis. Do seu ponto de vista, esse mundo é pragmático e aberto, sem pretensões utópicas ou totalitárias. Cada um deve "ser feliz segundo seu próprio modo de ser, de acordo com a promessa de tolerância feita pelo Iluminismo europeu.
Os representantes desse mundo se dizem realistas. Afirmam que suas instituições, seu pensamento e sua ação encontram-se em harmonia com as "leis naturais da sociedade, com a "realidade atual. O socialismo, pelo que ouvimos, desmoronou porque não era realista. Junto com o socialismo, foi definitivamente enterrada toda utopia de uma mudança fundamental da sociedade. E os antigos críticos do "way of life ocidental agora se acotovelam nas bilheterias do "realismo para comprarem a tempo seu ingresso na economia de mercado globalizada.
Esse idílio da tolerância e da democracia econômica mundial, no entanto, produziu um novo inimigo. Com a morte do socialismo, entrou em cena o fundamentalismo religioso. O fundamentalismo é feio, muito mais feio do que o socialismo jamais poderia sê-lo. Aos olhos dos ideólogos ocidentais, ele possui feições árabes muito acentuadas. Nos últimos anos, o Pentágono começou a conceber o fundamentalismo islâmico como um substituto para o papel de inimigo histórico.
Como nos tempos da Guerra Fria, são subvencionadas na nova constelação mundial todas as forças políticas que se declaram contra o fundamentalismo e a favor do Ocidente, por mais corruptos e cruéis que sejam os regimes à frente de tais forças.
Mas o novo cálculo estratégico com que os especialistas ocidentais procuram justificar sua existência insiste em deixar resto. Ao contrário do socialismo, o fundamentalismo não é mais um adversário racional, politicamente definido e previsível em suas ações. Além de não possuir um centro de atividades nitidamente localizável no mundo, ele também não se restringe apenas ao islamismo. Em muitas regiões da África não-muçulmana e em toda a América Latina, seitas fundamentalistas cristãs assumiram nos últimos anos o lugar antes ocupado pelos movimentos socialistas.
A mesma ilusão social do fundamentalismo religioso floresce também nos próprios centros econômicos ocidentais. Foi um choque para os Estados Unidos descobrirem que os responsáveis pelo devastador atentado a bomba em Oklahoma City não eram terroristas islâmicos e estrangeiros, mas sim cidadãos brancos e norte-americanos, adeptos de uma facção ideológica cristã.
E quem poderia imaginar que num país como o Japão, considerado o aluno exemplar do sucesso econômico, um movimento radical comandado que prega o final dos tempos pudesse influenciar tantas pessoas e até aliciar adeptos no Exército japonês?
Os fanáticos religiosos tomam a ofensiva por toda parte. De onde eles vêm? Com certeza não de outros planetas. Vêm justamente do interior do próprio mundo dominado pela economia de mercado. O "realismo neoliberal, na verdade, conhece muito mal as pessoas. Ninguém mais pode negar que no mundo do liberalismo econômico a miséria social se alastra como um incêndio de vastas proporções.
Não apenas no Brasil, mas também em todo o mundo a liberdade e tolerância ocidentais dão provas de um cinismo próprio à "democracia do apartheid, como bem a denominou Jurandir Freire Costa. Ao mesmo tempo, não é apenas nas favelas que os vínculos sociais são rompidos, mas em todas as classes sociais. Tanto o efetivo processo econômico quanto a ideologia neoliberal tendem a dissolver as relações humanas na economia. O economista norte-americano Gary S. Becker foi laureado, em 1992, com o Prêmio Nobel por desenvolver a hipótese de que todo comportamento humano (até mesmo o amor) é orientado pela relação custo-benefício e pode ser representado matematicamente.
Os "realistas não têm resposta para a miséria social nem para a miséria das relações e sentimentos humanos num mundo inteiramente racionalizado pela economia; eles apenas encolhem os ombros e passam à ordem do dia imposta pelo mercado. Mas a miséria não pode permanecer calada, tem de encontrar sua própria linguagem. Como porém a linguagem racional do socialismo está morta, o irracionalismo da linguagem religiosa faz seu retorno a uma sociedade confusa _só que agora com uma gramática muito mais selvagem e funesta.
Agora se tornou evidente que o socialismo não era apenas uma ideologia, mas também uma espécie de filtro ético sem o qual a civilização moderna é totalmente incapaz de existir. Privada desse filtro, a economia de mercado sufoca em sua própria imundície, que deixou de ser assimilada institucionalmente.
Ao longo de quase 150 anos, até a década de 70 desse século, todo surto de modernização econômica desencadeava simultaneamente uma reação revolucionária da juventude intelectual. A solidariedade aos "fracos e oprimidos foi sempre um forte impulso à oposição e à crítica radical, inclusive sob o império da "juventude dourada das classes mais altas.
Após a vitória global do mercado, esse impulso extinguiu-se. Os "golden boys e as "golden girls da era neoliberal querem apenas jogar na Bolsa. A juventude da classe média, numa atitude narcisista, abandonou os preceitos morais e deixou de lado o trabalho intelectual. Seu espírito capitulou diante do mercado globalizado. Seja no Egito ou na Argélia, no Brasil ou na Índia, jovens ocidentalizados sonham em ganhar dinheiro como engenheiros ou médicos, jogadores de futebol ou corredores de atletismo; com o tempo, não se sentem mais responsáveis pela miséria social.
Os intelectuais estetizam a miséria e a exploram comercialmente; os sofrimentos daqueles que passam fome são transformados em publicidade.
O temperamento ditado pela lógica do mercado chegou mesmo a criar um "culto à maldade. Em seu livro sobre o "Renascimento do Mal, o sociólogo alemão Alexander Schuller afirma: "Não é mais o progresso e a razão que povoam nosso cotidiano e nossa fantasia, mas sim o mal. Desde a queda do socialismo, é possível verificar um aumento empírico da crueldade, e por toda parte impera uma maldade incompreensível.
Mas, se a própria juventude da classe média está moralmente perdida, a base moral para que os filhos dos pobres compreendam sua miséria é ainda mais problemática. Numa pesquisa realizada em Moscou com menores de 14 anos, a maioria dos meninos respondeu que sua "profissão dos sonhos é ser "mafioso, e as meninas, "prostituta.
O fundamentalismo não supera essa ausência de moralidade, mas apenas lhe dá uma expressão irracional. Quando essa regressão pseudo-religiosa se apodera do último resíduo de uma esperança perdida, arquivada ainda pendente pela história, a vontade de mudança torna-se o pálido desejo de ser deixado em paz pela economia de mercado.
O fundamentalismo não possui um programa de emancipação social, mas apenas um projeto ideológico de pura agressão, resultado aliás do próprio fracasso em concretizar a liberdade. Todo o seu programa esgota-se num ímpeto agressivo com roupagem religiosa, como na expressão dos jovens favelados de Paris: "J'ai la haine _tenho ódio.
As novas religiões do ódio, sejam elas de origem islâmica ou cristã, são todas de natureza sintética, arbitrária e eclética. Todas têm apenas o nome em comum com as autênticas tradições religiosas a que se remetem. São um subproduto da modernidade decadente das sociedades de mercado ocidentais ou ocidentalizadas. Pelo próprio fato de não oferecerem uma perspectiva histórica, tornam-se uma atraente alternativa de carreira para pequenos e grandes "líderes que se valem do ressentimento generalizado.
Os representantes da sociedade oficial e os ideólogos do neoliberalismo reagem a essa evolução ao tentarem aliar a lógica de mercado às "virtudes conservadoras. Os homens devem ser ao mesmo tempo egoístas e altruístas, implacáveis na concorrência e humildes perante Deus, minuciosos no cálculo abstrato de custos e benefícios e ao mesmo tempo moralmente imaculados.
Com essa esquizofrenia ética e pedagógica, o pensamento dos próprios "realistas econômicos transforma-se na mentira dos fundamentalistas: não há como diferenciar uma ideologia da outra. E isso não admira, pois o pano de fundo do fundamentalismo é constituído não apenas pela pobreza, mas também pelo medo da classe média com relação aos pobres. A ilusão pseudo-religiosa constrói seu ninho tanto nas cabeças dos pobres quanto na dos ricos.
A militância social da classe média, sob o disfarce de religião, não é menos poderosa do que a loucura dos pobres. Em seu ensaio "Visões da Guerra Civil, o escritor alemão Hans Magnus Enzensberger caracteriza essa tendência das "sociedades respeitáveis: "Cidadãos discretos transformam-se da noite para o dia em 'hooligans', incendiários, fanáticos raivosos, 'serial killers' e franco-atiradores.
O fundamentalismo é "realista e o "realismo é fundamentalista. Ambos possuem a mesma estrutura ideológica. Ambos falam, como se sabe, do "final da história, só que a escatologia do mercado acredita que esse final já foi alcançado. E ambos transitam pelos mesmos meios: os empresários, assim como os pregadores supostamente iluminados, são ávidos por dinheiro. Os pregadores, assim como os políticos, são ávidos por aparecer na televisão.
Por outro lado, não se pode negar o caráter quase religioso do "realismo econômico. Pois não vimos o presidente George Bush, a exemplo de seu adversário islâmico Saddam Hussein, enviar à frente de batalha o Deus de uma religião militante? E isso não é apenas um simples detalhe. A racionalidade do mercado tem origem religiosa; ela só é racional na medida em que um sistema irracional fechado sobre si mesmo cria sua racionalidade interna.
O resultado da história moderna _o mercado total_ é o resultado de uma religião secularizada que ganhou forma no protestantismo. Os Estados Unidos, a última força mundial do mercado, estão impregnados do fundamentalismo calvinista que considera o sucesso financeiro um fim em si mesmo. A tolerância ocidental é somente uma forma particularmente pérfida de intolerância, pois o deus do mercado não admite nenhum outro deus além de si mesmo e tolera apenas aquilo que se submete incondicionalmente a seus métodos.
O fim da história é o retorno da história. O início da modernização econômica foi marcado pelas guerras religiosas do século 17. Essa época foi substituída pelo absolutismo, com sua estrutura estatal e mercantilista. Somente no século 19 nasceu o liberalismo do livre mercado. Mas como definir o século 20?
Sob o aspecto formal, ele transformou o mercado numa totalidade perfeita, mas não sem provocar crises avassaladoras. Este é o século em que a história começou a voltar-se para o passado. As economias estatais das duas guerras mundiais, o socialismo estatal tanto do Oriente quanto do hemisfério sul e também o keynesianismo do Ocidente (com seus rudimentos de economia estatal) podem ser compreendidos de certa maneira como um regresso à era mercantilista.
Hoje, após o colapso de todas as variantes da economia de Estado moderna, o neoliberalismo promete uma nova Era de Ouro para o livre mercado. Mas, se é verdade que a história voltou-se realmente para o passado, uma era totalmente diferente nos acena do futuro. O cientista político norte-americano Samuel P. Huntington diz mais do que imagina ao propor a hipótese de que a época dos conflitos entre ideologia e Estados nacionais será substituída por um "conflito de civilizações. Qual o significado disso, senão que o processo de modernização econômica _antes de ser definitivamente sugado pelo buraco negro da história_ retornará à era da militância religiosa e à Guerra dos 30 Anos?
O neoliberalismo será irremediavelmente arrastado por essa tendência porque sua própria "utopia negra do mercado total possui um germe de religião totalitária. O socialismo, ao contrário, não se baseava apenas na economia estatal, mas também na idéia de uma sociedade solidária, que sanciona suas próprias leis em vez de seguir princípios irracionais. Se não quisermos que o século 21 se torne uma nova época de guerras religiosas, devemos reformular o socialismo num registro não mais dominado pela economia de Estado. Somente desse modo será possível dar uma nova abertura à história.

1996


autor e tradutor:
ROBERT KURZ é sociólogo e ensaísta alemão, co-editor da revista ''Krisis''; publicou no Brasil, entre outros, ''O Colapso da Modernização'' e ''A Volta do Potenkim'' (Paz e Terra). Tradução de JOSÉ MARCOS MACEDO

fonte:
http://obeco.planetaclix.pt/rkurz56.htm

quinta-feira, 24 de janeiro de 2008

textos sobre racismo

João Bernardo em MAR, nº3, Fevereiro de 1992, pag.3]



1

Uma sociedade de classes não duraria sequer mais um minuto sem instituições e ideologias que reunam exploradores e explorados em mitos comuns. Em Portugal, por ordem de importân­cia, o futebol e o patriotismo. Como ninguém se parece sentir com vocação ou força para atacar o primeiro, pelo menos é bem vindo tudo o que ponha o nacionalismo em causa.
Para repor as coisas no devido lugar seria bom mostrar que, primeiro, os Descobrimentos não o foram. A expansão marítima fez os Portugueses entrar em relação com povos detentores de culturas próprias e, em tantos casos, com circuitos comerciais transconti­nentais já existentes. Segundo, desde início que muitos portugueses, dos que partiram e dos que ficaram, teceram sérias críticas à expansão colonial, que por isso não foi obra de todo um povo, mas de uma parte, contra a opinião de outra. Terceiro, a aristocracia mercantil e os missionários não implantaram a sua cultura num vazio, mas tiveram de destruir ou adulterar as civilizações já existentes. O que recorda, em quarto lugar, que essa expansão de novos ideais assentou em formas destrutivas e no morticínio.
Mas que a crítica ao patriotismo lusíada não sirva para dar brilho aos nacionalismos terceiro-mundistas. Foram os antagonis­mos de classe dessas outras sociedades, ou as habituais chacinas entre os vários povos, que permitiram ao colonialismo penetrar e firmar-se. Os horrores de um dado nacionalismo são o espelho em que todos os demais nacionalismos devem olhar-se.


2 & 3

Um "encontro de antigos opositores"? Para reunir actuais submissos? As celebrações do passado, mesmo daquele com que se esteja de acordo, adormecem as pessoas para as necessidades imediatas. A sociedade portuguesa depara-se hoje com formas de racismo que têm, pelo menos para os que as sofrem, consequências bem mais funestas do que as comemorações dos "descobrimentos". Penso que o encontro mais importante é o dos portugueses que vêem na Comissão o nacionalismo que não querem, com emigrantes africanos - ou os eternos ciganos - vítimas de discriminações de que por vezes só vagamente nos apercebemos.
E, se neste sentido vier a desenvolver-se uma corrente de opinião com efectiva audiência, "um encontro de pessoas de diversas sensibili­dades" não será apenas possível, mas forçoso. Um movimento dotado de verdadeiras bases sociais caracteriza-se precisamente por aglutinar posições tantas vezes distintas. Pode- -se seleccionar o inimigo, nunca se consegue escolher os aliados. E ainda bem.

[em MAR, nº 4, Maio de 1992, pag. 1]



LÁ E CÁ

Portugal inclui-se, nas últimas décadas, entre os países cuja emigração assume proporções económicas mais significativas. Apesar disso a cultura portuguesa oficial - tanto o romance e a poesia como a pesquisa científica - não tem concedido à emigração um lugar compatível com a sua importância. Os festejos em honra do "Sr. Emigrante" servem para ocultar a falta de qualquer trabalho de fundo.
Mas não é por a cultura portuguesa desprezar o papel da emigração que a emigração deixou de ser fundamental nas transformações recentes da nossa sociedade:
Os emigrantes de regresso ou em férias, e sobretudo os seus filhos, com uma mentalidade nova e uma moral mais aberta, deram cabo de alguns hábitos tacanhos e submissões tradicionais nas aldeias e cidades de província.
Nos últimos anos do fascismo a emigração em massa foi responsável por uma elevadíssima percentagem de ausências nas incorporações militares, contribuindo para apressar o fim das guerras coloniais.

*

Sem gozarem do devido reconhecimento no país de origem, os emigrantes sofrem também a hostilidade ou mesmo os insultos raciais nos países para onde vão trabalhar. Mas será que isso lhes abre os olhos para o fenómeno do racismo?
Será que o emigrante português em França, vítima do racismo, se sente solidário com os Árabes ou os Negros, vítimas de um racismo ainda pior? Será que o racismo sofrido pelos Portugueses na Alemanha os aproxima dos Turcos?
Ou será que os Portugueses procuram beneficiar de uma cor de pele relativamente mais clara, de uma religião relativamente mais cristã e de um país que se tem vindo a integrar - relativamente - na CEE?

*

Desenvolveu-se entretanto em Portugal um fenómeno simétrico: o dos imigrantes africanos que para aqui vêm trabalhar.
Todos os emigrantes portugueses sabem - e dizem-no repetida­mente - que a sua presença nos outros países é importante para as economias estrangeiras. Têm por isso de reconhecer que a presença em Portugal dos imigrantes africanos é importante para a economia nacional.
Todos os emigrantes portugueses sofrem manifestações de racismo nos lugares onde trabalham - e relatam-nas em pormenor. Por que não lutam então contra a hostilidade e o racismo de que são vítimas os Africanos em Portugal?
Será que os emigrantes portugueses, tão hábeis em iludir no estrangeiro as barreiras legais - e que tanto gostam de se vangloriar desse seu engenho - irão ajudar agora os imigrantes africanos a fazer o mesmo em Portugal?
Uma sociedade como a portuguesa, onde é difícil encontrar alguém que não tenha pessoas de família na emigração, deveria ser a primeira a manifestar-se contra todas as formas de racismo e a não praticar nenhuma delas.
Enquanto aqueles que forem vítimas do racismo lá se revelarem racistas cá haverá quem se ria cá e lá - os patrões que nos exploram a todos.